octobre 12, 2009

Les éleveurs sont en rupture de trésorerie

Par Pierre Chevalier, Président de la Fédération nationale bovine

Les éleveurs de viande bovine connaissent, depuis plus de deux ans, une crise d’une extrême gravité. Leur revenu a en effet chuté de 29 % en 2007, puis de 22 % supplémentaires en 2008 selon la Commission des comptes de l’Agriculture. Soit plus de 50 % en deux ans. Et le contexte 2009 ne s’annonce pas meilleur avec à la fois une baisse des cours des bovins finis et le maintien de coûts de production à des niveaux .élevés. Sans parler des impacts importants de la fièvre catarrhale ovine sur la perte de fertilité des vaches : pas moins de 250 000 veaux en moins de manque à gagner pour les éleveurs et la ferme France. Conséquence, les trésoreries des éleveurs sont exsangues. Notamment ceux qui ont investi récemment.

Comme la FNSEA et les JA, nous demandons une année blanche sur les charges et notamment concernant les annuités de remboursement d’emprunts ainsi qu’une exonération de la taxe foncière non bâti et des charges sociales.

Dans notre secteur, l’Etat doit davantage s’impliquer dans la transparence et la loyauté des transactions commerciales pour mettre un peu d’ordre dans la filière. La loi de modernisation agricole devra matérialiser la volonté des pouvoirs publics et du législateur de tordre le cou à une situation que nous dénonçons depuis plusieurs années, en matière de pesée, classement marquage des carcasses.

Au-delà du nécessaire rééquilibrage du rapport de force vis-à-vis des industriels et des distributeurs, nous insistons pour remettre en place, à Bruxelles de nouveaux mécanismes de régulation des marchés. La viande bovine est dans une situation paradoxale où l’Europe est déficitaire de 5 %, où la consommation se maintient à bon niveau, alors que les prix sont effondrés à la production. La situation est inacceptable : nous devons parvenir à décortiquer les mécanismes de formation des prix et des marges dans la filière bovine et corriger les abus.

Les producteurs de viande bovine sont la lanterne rouge du revenu agricole et la plupart d’entre eux sont dans une situation extrême de désarroi et de détresse. Pour qu’ils ne soient pas contraints de lâcher prise, il est indispensable de les accompagner dans cette période particulièrement difficile.

Nous appelons tous les éleveurs à se mobiliser massivement le 16 octobre prochain !

14 commentaires:

Anonymous a dit…

FNSEA : LE REVEIL !!!!!!!!!!!!!!!

"Les éleveurs de viande bovine connaissent, depuis plus de deux ans, une crise d’une extrême gravité. Leur revenu a en effet chuté de 29 % en 2007, puis de 22 % supplémentaires en 2008 selon la Commission des comptes de l’Agriculture. Soit plus de 50 % en deux ans. Et le contexte 2009 ne s’annonce pas meilleur"

Et c'est seulement maintenant que vous réagissez !
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"Dans notre secteur, l’Etat doit davantage s’impliquer dans la transparence et la loyauté des transactions commerciales pour mettre un peu d’ordre dans la filière."

Même remarque pour le syndicalisme majoritaire !

Anonymous a dit…

Va demander à la CR, Conf ou même l'apli leur solution et leur action pout defendre le revenu des éleveurs bovins. Bon courage à tous pour la manif du 16 sans casse

Anonymous a dit…

C'est un peu faible comme argumentaires !!!
Ca ne m'étonne d'ailleurs pas.
Effectivement, vous n'êtes jamais concernés par RIEN.
Dans un cas comme celui ci, je voudrai connaitre :
- Quelles sont les actions entamées par la FNSEA depuis 2007 pour défendre le REVENU des éleveurs bovins et pour quel résultat ???
- En quoi vous ne devez pas vous impliquer davantage dans la lisibilité des marges ??
Problème récurent dans vos discours depuis 20 ans qui n'a toujours pas trouvé de solution !
C'était de simples questions d'un éleveur au syndicat majoritaire (maintenant si vous ne savez que répondre, le problème est ailleurs...ceci expliquant cela !)

Iberic a dit…

Un seul remède: la grève de la viande!
Allez, foutez-moi tous ces taurillons à l'équarrissage, ça va apurer le marché. Et le prix remontera, c'est mécanique. c'est l'APLI qui l'a dit! Rien de tel qu'une bonne grève pour faire monter les prix!!!

Franck a dit…

Il est vrai que notre fnsea devrait nous éclarer sur les actions menées depuis 2007. Je ne pense pas qu'elle soit restée sans réaction, mais je manque d'éclairage. Peut être le bilan de santé qui consacre enfin une ébauche de rééquilibrage sur les aides, au prix d'une certaine division entre éleveurs et céréaliers.

Ibéric a dit…

OK, je suis un peu provocateur. Sortons des revendications qui font rêver et mobilisons-nous pour quelque chose de concret. moi aussi, aller devant une préfecture, je l'ai trop fait. Malheureusement, je pense que si on avait de meilleures idées pour mobiliser et obtenir quelque chose, nos responsables ne sont pas idiots, il nous les proposeraient. Pour ma part, je n'ai rien contre les récentes actions "médiatiques", je cherche encore les résultats concrets. Alors si devant les préfectures on obtient des réductions de charges, ce sera toujours ça de pris. Et par les temps qui courent...
Bonne journée le 16

Anonymous a dit…

Et qu'est ce que vous allez demander ???
Une augmentation des prix pour cogner encore plus sur le consommateur (il y a largement de quoi nous rémunérer sur les prix actuels, compte tenu de la qualité sanitaire de nos animaux..)
Réorganisez vos filières, faîtes des actions de vente directe à la ferme en affichant clairement vos prix, investissez un peu dans les grèves en allant au devant du consommateur qui comme nous subit la mondialisation, affichez clairement les prix de l'import (et les conditions d'élevage qui vont avec ce qui pourrait gêner JMLM dans son rôle de président de SOPEXA) en comparaison des prix de nos animaux et opposez les aux prix de vente à l'étal, dénoncez la mauvaise lisibilité de la traçabilité sur les promos, dénoncez la remballe... !
Voilà de la transparence et des messages forts pour les consommateurs.
Les seetings devant les préfectures, ça n'a jamais rien donné, sinon des aides ponctuelles pour éteindre les contestations ... temporairement et nous opposer au consommateur également contribuable (comme nous d'ailleurs) !
Et de grâce, arrêtez de taper sur l'Apli : ça vous a couté quoi à vous, le lait qu'on a distribué gratuitement et jeté ???? RIEN, sinon la prise de conscience générale du malaise agricole qui vous aide aujourd'hui à rebondir et également, c'est sans doute ce qui vous dérange le plus, l'incompétence et l'inaction du syndicat majoritaire depuis trop longtemps..!
Moi aussi je manque d'éclairage sur les actions FNSEA depuis 2007 !

Anonymous a dit…

bonjour à tous,
producteurs de lait et de broutards sur notre exploitation ,nous sommes donc "gagnants" sur les deux tableaux en terme de revenus.Nous avons fait la grève du lait et nous en sommes fiers, mais là n'est pas la question. Pour ce qui est de la production de broutards, un ami qui connait très bien le milieu des exportateurs( sur l'Italie), nous allerte souvent sur le rôle destructeur de certaines coopératives francaises qui, selon lui, font engraisser à leurs éleveurs adhérents des jeunes bovins qui sont exportés ensuite vers l'Italie, vendus à des abattoirs à des prix bradés qui cassent le marché local italien, et donc portent préjudice aux engraisseurs italiens. En somme, la coop francaise exploite ses adhérents en leur payant les animaux au ras de paquerettes, leur vend de l'aliment et des produits vetos en margeant dessus, et, en concurrençant les engraisseurs italiens, fini par casser le marché du maigre à l'export.Rappelons que le marché du maigre est détenu majoritairement par des opérateurs privés...Résultat final: les cours du maigre chutent et les naisseurs se trouvent le bec dans l'eau. La revendication qui consiste à "impliquer l'Etat pour remettre un peu d'ordre dans la filière" est creuse.Encore une fois , comme dans le secteur laitier, les producteurs se sont fait déposséder d'un outil qu'ils avaient eux-même créé: les coops. Elles ne servent plus les intérêts des producteurs et sont devenues des parasites de l'économie agricole: même quand on achète un kilo de clous, il est plus cher à la coop que chez un privé!!!Il faudrait que les producteurs se ré-approprient ces outils d'organisation de marchés, mais quand on assiste à certaines réunions locales où les délégués fédé sont 100% coop et ne semblent pas se plaindre de la situation, on se dit que ce n'est pas gagné...La FNSEA n'est pas assez lucide sur le pouvoir abusif des coops sur le terrain: si on vend une velle grasse, par exemple, à la coop locale, ils la replacent chez un abatteur privé à 30 km de chez nous. Et au passage, ils facturent les frais de transport, les parts sociales...et doivent bien sûr garder une marge confortable.Dans ce cas, la coop ne sert qu'à nous piquer de l'argent et donc une partie de notre revenu: il est là le vrai problème pour beaucoup d'éleveurs. Quand est-ce que la Fédé se préocupera de démonter ces privilèges coopératifs qui nous étouffent??? Nous espérons qu'à la FNB, ils sont moins vendus aux coops qu'à la FNPL!

Anonymous a dit…

Ton discours est tout à fait lucide. Le seul bémol, c'est que tu sembles encore penser que la FNSEA nous défend, alors qu'elle a depuis longtemps choisi de défendre coopératives et industries (là où est l'argent,donc là où est le pouvoir et là où sont les privilèges dont quelques uns de nos élus profitent généreusement).

Effectivement, tout est plus cher à la coop que chez les privés, et pour cause, car les privés eux sont tenus de gérer leurs boites, alors que les coops (acheteurs et vendeurs tout à la fois) se récupèrent sur tous les tableaux sur le dos de leurs adhérents.
Voilà pourquoi JMLM souhaite la contractualisation : tu ne pourras même plus comparer les prix puisque tu auras l'OBLIGATION d'acheter à ta coop laitière..." il est rappelé que dès lors que cette obligation est prévue, elle doit être respectée et ne peut être facultative ou partielle" et encore " une telle option peut présenter un intérêt réel, non seulement pour des raisons de rentabilité de la coopérative et des exploitations des adhérents, mais également pour permettre une meilleure traçabilité" (oui, c'est 2 passages sont extraits du projet de contrat que l'on se préparait à nous faire signer...!).

Bien ficelés, voilà ce qu'on nous préparait en douce !

fait des contents a dit…

Que d'aigreur dans tous ces propos ! Est ce que le suicide est le remède à la difficulté c'est pourtant ce que nous proposent les grévistes de tout poil. Chacun fait ce qu'il veut de sa vie à condition de respecter le choix de l'autre moi je serai parmi les 1200 tracteurs à metz le 16

Anonymous a dit…

à "fait des contents"
"chacun fait ce qu'il veut de sa vie"!!!!!Moi je voudrais juste pouvoir continuer d'élever et de traire mes 27 vaches laitières tout simplement parce que c'est çà ma vie!!!Je peux pas imaginer de les charger dans un camion pour les envoyer à la casse parce que je suis obligée de subir les choix des autres qui ont jugé bien de signer un accord qui nous affame: c'est la plus ville façon de faire disparaitre des paysans: les affamer, les ruiner un par un, isolément ,sans faire trop de bruit ....Je peux pas respecter le choix des autres si ce choix me condamne à mort et à la mort de mes bêtes

Anonymous a dit…

Je propose une revendication pour les éleveurs, en marge de celles de la manif du 16-10.
Vous savez que Mac-do est le bon élève de la classe en utilisant 100% de boeuf français et que le dernier de la classe, le cancre c'est la restauration collective , bien que ses repas soient principalement vendus aux collectivités publiques.
Quand aux restaurateurs privés avec les cadeaux que le gouvernement leur a fait, je pense qu'il ne serait pas dur en ce moment de les pousser à mettre un peu plus de viande française dans leurs menus

Anonymous a dit…

27 vaches apres les quotas, pour un indus qui signera des contrats,
la fée vous croyez que ca va le faire ?
monsAigneur voulait 600000 litres par point de collecte en 2006 !!!

Perrine a dit…

Le suicide............ Vous n'avez pas honte d'en parler avec autant de légèreté, vous qui avez ignoré la gravité de la situation au point que certains n'ont pas trouvé d'autre issue, parce que RIEN dans vos discours et dans vos actions ne laissait entrevoir une lueur d'espoir !!!

Quel avenir nous proposiez-vous avec un contrat à 280 € ? (encore trop cher payé aux dires de JMLM).

"Vous semblez avoir beaucoup plus de facilité d'admettre le suicide de quelques-uns que l'obstination de la majorité à vivre."
Moi, j'ai décidé de vivre et je me battrai avec ceux qui me font entrevoir des solutions d'AVENIR ! (je parle de l'EMB)

Et de grâce, je pense au contraire que l'Apli a redonné de l'espoir à certains producteurs de lait en détresse... elle leur a surtout démontré qu'ils étaient victimes d'un système ! elle a dénoncé TOUT HAUT ce que nous disions tout bas entre nous, elle nous a permis de nous ouvrir aux uns et aux autres et de constater la similitude de nos situations !

Elle a prouvé qu'il était possible d'agir pour une rémunération équitable, pas seulement assise sur l'assistanat et les aides. Nous sommes fiers de nos difficiles métiers (toutes productions confondues) et ce ne sera que justice d'en récolter une partie des fruits pour le dur travail que nous réalisons !

Nous produisons des milliars d'Euros qu'une poignée s'approprient à notre détriment !
Il y a énormément d'argent dans l'agroalimentaire et la distribution, et toujours des miettes pour les producteurs !

Ca c'est une situation d'injustice insupportable à vivre continuellement !

Trop de drames dans notre profession, toutes productions confondues...et depuis de longues années ! POURQUOI ??

C'est un sujet trop sensible, trop pénible et tellement injuste qu'il ne faut pas le tourner en dérision et SURTOUT dont PERSONNE ne peut s'exonérer :
Nous les conjoints qui n'avons pas su partager l'immensité de la détresse, nous les enfants qui n'avons pas compris ce désespoir qu'on voulait nous cacher, nous les voisins, qui n'avons pas pris le temps de comprendre l'ampleur du desepoir caché derrière une solide façade, vous les responsables syndicaux qui n'avez dénoncé la gravité de la situation des producteurs, vous les banquiers qui n'avez raisonné qu'en banquiers, vous les politiques qui n'avez pas pris la mesure de la détresse des campagnes et qui continuez à les accabler !

Alors, puisqu'il y a une lueur, accrochons nous !

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