La consommation excessive de foncier agricole est une réalité. Et elle s’accélère toujours plus : 54 000 ha par an artificialisés entre 1982 et 1992, 60 000 ha par an entre 1992 et 2000, et plus de 74 000 ha par an aujourd'hui. Pour la FNSEA il n’est plus possible de puiser sans limite dans le réservoir du foncier, d’autant qu’il joue un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité végétale et animale. C’est sur ce thème que le deuxième colloque foncier de la FNSEA s’est tenu mercredi 25 novembre.
Cette journée de réflexion a d’abord été l’occasion de dresser un premier bilan des actions suite aux travaux du colloque précédent, et notamment la signature d'une déclaration d’intentions "Agir pour protéger le foncier agricole", fruit d'une réflexion partagée entre la FNSEA, l’Assemblée des Départements de France (ADF), l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF), l’Association des Maires des Grandes Villes de France (AMGVF), l’Association des Maires de France (AMF) et la Fédération des Maires des Villes Moyennes (FMVM). Cette déclaration définit les bases du partenariat entre les collectivités et le réseau de la FNSEA et met en place un cadre de coopération entre ses signataires pour mieux protéger le foncier agricole face à l'artificialisation.C’est ainsi que la FNSEA avait affiché son but de diviser par deux la consommation annuelle globale d’espaces agricoles et naturels en France d’ici à 2015.
La FNSEA a par ailleurs insisté sur ses propositions en matière de protection du foncier agricole :
la définition d’un zonage pérenne de référence,
la mise en place d’une commission départementale de déclassement à compétence décisionnelle.
Elle appelle également à la réalisation des documents d’urbanisme à un niveau supracommunal, une utilisation optimale des zones urbanisées et à urbaniser et la création d’observatoires du foncier par les SAFER.
Le thème de cette deuxième journée, "le foncier agricole, porteur de biodiversité", avait pour objectif de démontrer aux politiques l’urgence de prendre des positions fortes pour lutter contre cette artificialisation des terres qui est, par ailleurs, un des engagements du Grenelle de l’environnement. La richesse des débats a permis de rappeler que l’agriculture est garante de biodiversité par le fait même de son activité. Les actions des agriculteurs en faveur de la biodiversité sont nombreuses et doivent être valorisées sans pour autant figer le développement des exploitations agricoles. Le représentant de France Nature Environnement (FNE), présent à l’occasion d’une table ronde, a partagé l’idée que l’agriculture tient un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité. C'est pourquoi ils soutiennent les propositions de la FNSEA en matière de protection du foncier. Leur présence à notre colloque a montré que le dialogue est possible et que c’est en discutant ensemble, en écoutant les besoins de chacun et en recherchant les solutions de conciliation, que nous pourrons avancer.
Faites nous partagez votre avis et vos expériences sur la question du foncier.
Les intervenants de la journée : Jean-Michel Lemetayer, Président de la FNSEA, Dominique Barrau, Secrétaire Général de la FNSEA, Maire-Laurence Madignier, Sous-directrice de l’environnement et de la ruralité au Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, Danièle Orliac, Directrice adjointe du CAUE des Pyrénées-Orientales, Chantal Jouanno, Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Anna Barnett, Expert de la Commission Européenne, Rémy Willmann, membre de la Commission Structures et Territoires de la FNSEA, Véronique Sarthou, Ingénieur consultant, bureau d’études SYRPHYS Agro-Environnement, Jean-Luc Guilhot, Président de la communauté de communes du canton d’Aurignac, Thierry Merret, élu de la FNSEA en charge de la Trame verte et bleue et enfin, Serge Urbano, Vice Président de France Nature Environnement.