octobre 20, 2011

2010 et 2011, deux années exceptionnelles pour la formation des agriculteurs

Vivea, le fonds d’assurance formation chargé de financer la formation des chefs d’entreprises agricoles, du paysage et de travaux forestiers a connu un développement sans précédent. Le taux d’accès de son public est passé de 12% en 2009 à 27% en 2011, ce qui a généré un volume de demandes à traiter jamais atteint depuis la création du fonds. Les difficultés de régulation des flux financiers qui en ont résulté en début d’été ont été résolues grâce à l’efficacité de ses administrateurs tant au niveau national, que régional et départemental. Ainsi, l’activité des comités territoriaux a permis l’agrément de nouveaux projets de formation dès septembre.

Christiane Lambert, Présidente de Vivea répond à vos questions.

- Pourquoi une annonce de la suspension provisoire des financements cet été ?

Christiane Lambert : En juillet, Vivea a été confronté à une très forte demande : 2 000 actions à financer pour un total de 6.4 millions d’euros (pour mémoire : 3.2 millions d’euros en 2010). Les comités ont accordé ces financements afin de ne pas casser la dynamique, mais les mesures de prudence se sont imposées pour le dernier trimestre. Les marges de manœuvre sont en effet plus limitées que prévu du fait d’une augmentation du volume des formations depuis le début de l’année (+60%). Il a donc été décidé, dans un premier temps, de reporter les sessions d’instruction de septembre au mois d’octobre afin de rechercher toutes les pistes optimisation de la fin de l’année. Au cours de l’été, les services techniques de Vivea ont recalculé les enveloppes en accélérant notamment la rentrée des cofinancements 2009-2010 en retard et cela grâce à l’intervention des élus des organisations agricoles régionales. Depuis septembre, 9 millions d’euros ont ainsi été remis à la disposition des comités ce qui correspond à un nombre d’actions supérieur à celui de l’année dernière pour la même période.

- Pourquoi la demande de formation a-t-elle si fortement augmenté ?

CL: Au 31 juillet 2011, 16 600 actions de formation avaient été réalisées, parmi lesquelles 5 236 actions Certiphyto, soit au total 4 300 actions de plus que les prévisions ! La comparaison avec le premier semestre 2010 est édifiante : 3 700 actions Certiphyto supplémentaires, et 668 actions de plus sur les autres thématiques. Au total, 25 000 stages devraient être financés en 2011, ce qui n’a jamais été atteint jusque-là et qui dépasse largement la dynamique générée par le dispositif Certiphyto. La demande de formation concerne en effet également de nombreuses autres thématiques (stratégie, gestion économique de l’exploitation, technicité, renouvellement des générations...). De plus, les agriculteurs formés au Certiphyto étant à la fois enthousiastes et souvent demandeurs d’autres formations, la dynamique enclenchée devrait se maintenir dans les années qui viennent. On ne peut que se réjouir de cette forte demande qui est synonyme de l’arrivée d’un nouveau public : la moitié des personnes qui ont suivi une formation Certiphyto ne s’était pas formée depuis au moins 5 ans ou n’était jamais venue en formation. Il faut aussi y voir un signe de bonne santé des acteurs des mondes agricole et de la formation puisque tant les prescripteurs, les organismes de formation que les stagiaires se sont très fortement mobilisés. Ceci prouve aussi l’efficacité des nouvelles procédures de Vivea qui entraînent une très forte réactivité de la part des comités.

- Les organismes de formations vont-ils pouvoir déposer de nouvelles demandes au dernier trimestre 2011 ?

CL: L’activité des comités a donc repris au mois de septembre. Et même si 4 200 demandes ont déjà été accordées, les comités vont se prononcer sur 4 000 nouvelles demandes, sur la base de leurs priorités, pour un total de 9 millions d’euros. Ainsi, au second semestre, 8 000 actions seront réalisées avec des financements Vivea, hors Certiphyto car la non-publication du décret par le ministère ne permet pas de mettre en place d’actions Certiphyto depuis le 31 juillet 2011. Fin 2011, malgré la complexité de gestion des flux de l’exercice, Vivea aura permis l’accès d’un nombre jamais atteint de contributeurs à la formation soit 200 000 stagiaires.

- Quelles sont les perspectives pour 2012 ?

CL : 43 millions d’euros de contributions formation collectées par la CCMSA pour Vivea auprès des agriculteurs en 2011, auxquelles viendront s’ajouter 17 millions de cofinancements, vont permettre de poursuivre la dynamique. Vivea continuera à financer le Certiphyto, l’objectif étant de former 50 000 personnes par an pour un montant annuel de 10 millions d’euros. Les autres actions bénéficieront d’un montant total de 40 millions d’euros, soit 10 millions supplémentaires (hors Certiphyto) par rapport à 2011. En 2010 Vivea a lancé un plan d’accompagnement pour les éleveurs laitiers, les formations ont connu un très bon démarrage. Un autre dispositif de formation pour les éleveurs de bovins viande sur l’analyse de l’efficacité économique a été lancé au Sommet de l’élevage et a reçu un écho très favorable. Deux autres projets : l’un destiné aux producteurs de grandes cultures face à la volatilité des cours, l’autre aux producteurs de fruits et légumes (à leur demande) vont être mis en chantier très rapidement.Les professionnels des comités départementaux et régionaux qui gèrent les enveloppes au plus près des réalités des agriculteurs permettent cette réactivité dans la réponse aux besoins en compétences

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Pour aller plus loin

Certiphyto :

La FNSEA s'inscrit dans une logique de progrès visant à généraliser les actions conduisant à limiter l'impact des produits phytosanitaires sur la santé des utilisateurs et consommateurs, et sur l'environnement. Dans ce contexte, la FNSEA estime que la formation est un élément indispensable à la généralisation des bonnes pratiques limitant les risques, et participe à la mise en place des certificats phytosanitaires qui concernent les exploitants agricoles.

Ce dispositif permet de former les agriculteurs sur l'utilisation des produits phytosanitaires et de leur délivrer un certificat validant leur formation.

Fin 2010, plus de 50 000 agriculteurs avaient bénéficié de ce dispositif. 130 000 agriculteurs supplémentaires devraient s'y ajouter d'ici à la fin 2011

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octobre 10, 2011

Le métier d’éleveur ovin est un métier d’avenir

En liaison avec les Jeunes Agriculteurs, la Fédération nationale ovine se mobilise pour susciter des vocations d’éleveurs ovins, alors que les perspectives pour cette production n’ont jamais été aussi favorables.

« Le métier d’éleveur ovin est un métier d’avenir », Serge Préveraud, président de la FNO.

Vous venez de créer un numéro vert pour favoriser l’installation en production ovine ? Pourquoi une telle initiative ?
Serge Préveraud : Autrefois les jeunes agriculteurs s’installaient soit chez eux, soit en reprenant la ferme d’un voisin. Aujourd’hui c’est moins souvent le cas : il y a des éleveurs sur le point de partir à la retraite qui ne trouvent pas de repreneurs et des candidats à l’installation qui ne trouvent pas d’exploitation. Et quand une exploitation est reprise, il arrive fréquemment que l’installation se fasse sur d’autres productions que de l’élevage ovin. Et le phénomène risque de s’accélérer du fait qu’il y aura beaucoup d’exploitations à reprendre dans les années qui viennent en raison de nombreux départs à la retraite prévus. D’où l’idée de lancer un numéro vert : 0805 620 090 pour mettre en relation les repreneurs potentiels avec les structures qui pourront les aider à trouver des exploitations.

Quelles sont les informations communiquées sur le numéro vert ?
SP : Quand un candidat appelle le numéro vert, son interlocuteur est un représentant de la FNO auquel il explique sa situation, son intérêt pour la production ovine et surtout le département dans lequel il souhaite s’installer. La FNO renvoie le candidat sur le Réseau départemental d’installation correspondant, qui lui fournira les coordonnées de cédants et tous les éléments indispensables à la réussite de son installation.

Etes-vous en mesure d’offrir des perspectives favorables aux candidats qui souhaitent s’installer en production ovine ?
SP : La production ovine bénéficie aujourd’hui de nombreux atouts. Outre le rééquilibrage des aides obtenu dans le cadre du bilan de santé de la Pac, les prix de l’agneau sont relativement bons depuis deux ans. Et les perspectives sont relativement favorables pour les dix ans qui viennent. La consommation d’agneau devrait augmenter à l’échelle mondiale avec des disponibilités plus ou moins réduites dans les années à venir. Et pour la France, la production ovine nationale ne couvre que 45 % de la consommation intérieure. Bref, le métier d’éleveur ovin constitue un véritable métier d’avenir.

Quel type d’installation préconisez-vous ? Un élevage à temps plein ou la création d’un atelier complémentaire ?
SP : Notre objectif est de trouver de nouveaux éleveurs. Bien entendu nous privilégions l’installation notamment dans les zones traditionnelles de production. Mais notre message s’adresse aussi aux agriculteurs en recherche de diversification avec la création d’ateliers complémentaires dans les zones céréalières par exemple où la mise en place d’un atelier ovin est plus souple qu’un élevage bovin. Et nous visons aussi les éleveurs qui souhaitent augmenter la taille de leur troupeau auxquels s’ouvrent des perspectives de développement.


Est-ce que votre projet d’installation ne bute pas sur la question du financement ?
SP : Il existe les outils de financement traditionnels (DJA, prêts JA) qui sont bien entendu sollicités. La question se pose davantage pour les installations hors cadre familial en raison du poids du foncier. C’est la raison pour laquelle nous réfléchissons, avec les Jeunes Agriculteurs, à des formules innovantes susceptibles de drainer l’épargne d’investisseurs vers l’achat de terres qui seraient mises à la disposition des éleveurs. Depuis quelque temps l’investissement foncier a retrouvé un certain attrait. Ce n’est pas tellement l’argent qui manque, mais les dispositifs à mettre en œuvre pour le mobiliser.


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Numéro vert : 0805 620 090

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