septembre 07, 2011

Réforme de la dépendance : encore une fois reportée

Edito de Jean-Bernard BAYARD, Vice-Président de la FNSEA

Annoncée comme le dernier grand chantier du quinquennat, la réforme de la prise en charge des personnes âgées a, une nouvelle fois, été reportée par le Premier Ministre. Encore un report. Depuis 2007, le Gouvernement a successivement ouvert puis refermé ce dossier. Pourtant cette fois-ci, nous avions eu la faiblesse de croire que la réforme aboutirait. Les débats avaient été lancés par le Président de la République lui-même le 8 février dernier devant le Conseil Economique Social et Environnemental. Puis Roselyne Bachelot, Ministre des Solidarités et de la Cohésion Sociale, avait mis sur pieds 4 groupes nationaux de réflexion et lancé des débats interdépartementaux et régionaux sur tout le territoire.

Nous avons, à la FNSEA et avec notre section des anciens exploitants, largement participé à ces rendez-vous. Ceux-ci se voulaient préparatoires à un projet de loi qui devait être discuté au Parlement dès la fin de cet été.

Il n’en sera rien. C’est regrettable.

Regrettable car, comme les temps de réflexion l’ont démontré, le système de prise en charge des personnes âgées doit faire face à des défis importants qui nécessitent une réforme : le vieillissement de la population, le montant du reste à charge pour les familles, le nombre de places d’accueil, les situations des services d’aide à la personne, autant de questions qui méritent des réponses.

Regrettable car la population qui vit en milieu rural attend cette réforme. La dépendance ne se vit pas de la même façon en ville ou à la campagne. La désertification médicale de certaines zones de notre territoire, l’éloignement toujours plus grand des centres de soins ou des professionnels de santé sont des freins réels à une prévention efficace. La réforme aurait pu donner un nouveau souffle à ces actions.

La réforme aurait également dû apporter une réponse aux associations d’aide à domicile qui n’ont plus les moyens d’assurer leurs prestations dans les lieux les plus reculés.

Regrettable enfin pour le monde agricole. Le coût de la prise en charge du vieillissement est aujourd’hui bien souvent insupportable pour les retraités agricoles dont la pension moyenne (pour une carrière complète) ne dépasse pas 680 € par mois ! Face à des coûts d’hébergement toujours plus élevés, ce sont les familles qui n’arrivent plus à suivre.

Une fois de plus la stratégie du « reculer pour mieux sauter » l’a emporté. Souhaitons qu’il s’agisse bien de prendre un nouvel élan et que nous n’assistions pas à l’enterrement de cette réforme si souvent annoncée.

Car les enjeux du débat nous renvoient directement au modèle de solidarités que nous entendons promouvoir face à un risque qui peut frapper chacun de nous. Ils nous renvoient à des questions d’équilibres territoriaux et de cohésion entre génération.

Parce que nous sommes, à la FNSEA, convaincus de l’urgence d’aborder ces sujets pour la consolidation de notre modèle social, nous continuerons à appeler de nos vœux une vraie réforme de la prise en charge des personnes âgées.

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